Bonnerue et son histoire

Etymologie

 

Bonn-ruyou ou, Bonnereux, signifie « bon ruisseau » ; les premières maisons furent probablement construites près d’une source. D’ailleurs, presque tous les villages ardennais prennent naissance aux abords d’un puits.

 

Historique

Epoque primitive 

Les noms de quelques lieux-dits des environs de la localité proviennent sans doute de l’époque glaciaire.  Rensiwez :Ren– wez, Renne – gué, passage de rennes.  Ces animaux vécurent dans nos forêts à cette époque. Ce terme pourrait aussi venir du Celtique : Rennen=couler, wez =gué, passage d’eau. Epoque gallo-romaine Le village était situé dans L’Eburanie.

Après la conquête romaine, il faisait partie de la « Germania seconda ». Peu de routes, des sentiers étroits reliaient les villages disséminés dans les forêts profondes bordant l’Ourthe occidentale et l’Ourthe orientale. Quelques noms rappellent encore des voies secondaires romaines : « Al pavée….Voie de fer… » Le 20 décembre 1928, Julien Lambert a découvert à la Falize, une sépulture belgo-romaine : trois tombes contiguës, orientées vers l’ouest, situées à proximité d’une source « our », non loin du lieu-dit « Al creux du Our ».Dans la première, on mit à jour une urne funéraire en terre d’argile, un petit gobelet en terre cuite, une assiette d’argile. L’urne contenait de la cendre et des os calcinés. Les écuelles étaient vides. Les romains ou Gallo-romains y avaient sans doute déposé la nourriture pour les mânes du défunt. A cette époque, se place l’histoire des « Nutons ».

 

Epoque franque

 

Le village était situé dans l’Austrasie. Les terres furent partagées entre les seigneurs des alentours. Les manants du village les cultivaient moyennant redevances. Après le traité de Verdun, le village fit partie de la Basse-Lotharingie.

 

Epoque féodo-communale

 

Une partie de la section de Bonnerue relevait du quartier de La Roche et l’autre partie du quartier de l’abbaye de Houffalize. Ces deux quartiers, petits fiefs, relevaient du Duché de Luxembourg. La peste et la lèpre, fort communes au Moyen-âge, décimèrent la population rurale. Les famines firent également de grands ravages.La pomme de terre n’étant pas connue à cette époque, les villageois mouraient de faim après s’être nourris de racines crues, de rats, de souris et même de cadavres. Les morts gisaient sans sépultures, aux alentours des cabanes, et s’y décomposaient à la pluie et au soleil, il reste encore quelques lieux-dits rappelant ces tristes années : « chemin de la peste », se dirigeant vers Engreux ; « malade fontaine » les lépreux s’y baignaient pour calmer leurs souffrances et y laver leurs plaies infectées ; « chemin des sorts » sur les combes.

 

Epoque autrichienne

 

On retrouve dans certaines maisons-habitations, d’anciennes taques aux armes autrichiennes datant de 1511 ; d’autres taques encore, représentant le blason des princes-évêques et portant la date de 1711.

 

Certaines de ces plaques de fer furent brisées et martelées lors de l’invasion française,les soldats français voulant montrer par là, leur haine de l’Autriche.

 

Epoque française

 

Le village faisait partie du département des forêts ; en l’an III de la république, Bonnerue relevait du canton d’ Houffalize ; en l’an VIII, de l’arrondissement communal de Neufchâteau ; en l’an X, du canton de Bastogne.

 

Les troubles révolutionnaires eurent leurs échos au village : pillages,guerres des paysans.

 

Il existe à l’endroit appelé : « li laide goff », près du« laidthier », dans l’Ourthe orientale, là où les deux berges sont fort resserrées, un profond gouffre, sans doute formé par les remous continuels de l’eau qui, en tournoyant lors des grandes crues, aura raviné et par le fait même creusé son lit en forme d’entonnoir, excavation très profonde selon les dires des gens de la contrée.

 

Aujourd’hui, un ponceau en bois fait communiquer les deux rives. On a voulu s’assurer de la profondeur de cet abîme en y laissant descendre une longue corde munie d’une grosse pierre, sans que jamais cette corde pût atteindre le fond du gouffre.

 

La tradition locale raconte que lors de la révolution française, vers 1792-1794,le curé de Mont ayant appris l’arrivée des troupes françaises dans la région d’Houffalize,fit jeter par son sacristain, les cloches de sa paroisse dans ce gouffre, afin d’empêcher que les français ne les transforment en cartouches ou obus. Lors du concordat, elles furent retirées du précipice et replacées dans l’église actuelle.

 

Non loin de cet endroit, on voit encore à l’heure actuelle ; une croix de bois qui fut érigée en ce lieu à l’époque de la terreur. Les gens des environs de Bonnerue-Mont s’y rendaient en secret pour assister à la célébration du Saint-Sacrifice de la messe, dite par un prêtre non assermenté et déguisé.

 

Tous les prêtres des alentours, d’ailleurs, habillés en civil, se cachaient dans les forêts avoisinantes et disaient la Messe chez les villageois.

 

On montre encore, dans la maison Guebels, une chambre qui servait d’oratoire. Lors de la guerre des paysans, les jeunes gens réfractaires à la loi de la circonscription militaire, se réfugièrent dans les bois et cavernes.

 

Le village possède également  un souvenir de l’empire : « Le chemin de Napoléon ».

 

Epoque hollandaise

 
•En 1819, le village de Bonnerue appartenait au district de Bastogne.
•En 1822, le village appartenait au quartier de Bastogne.
•En 1823, il faisait partie de la commune de Mabompré sous le rapport de la milice« Royaume de Belgique ».

 

Indépendance de la Belgique

 
•En 1869, le village relevait du décan de Bastogne. On n’y comptait que 12 maisons habitées par 24 laboureurs, 1 charron, 1 menuisier, une personne hors d’état de gagner sa vie et un membre du clergé séculier.
•En 1891, il y avait 28 feux (maisons) et 149 habitants.
•En 1950 la situation est de 200 habitants et 40 feux.
•De 1935 à 1950 la situation n’a pas évolué par suite de manque d’industries locales, de l’éloignement des gares (Houffalize à 12 km ; Bourcy 12 km ; Bastogne 17 km) de la pauvreté du sol, de la propriété morcelée, etc…
•A l’armistice, certains villageois émigrèrent avec leur famille pour chercher du travail dans les usines et fabriques de Givet, de Longwy et de Mont-Saint-Martin. La population vivant uniquement du travail agricole.
•Dans les années 60, la majorité des habitants vivaient essentiellement de l’agriculture.Certains fermiers exerçaient une activité complémentaire de bûcheron, voire d’ouvrier.                                      
•Fin des années 70, la tendance s’inverse, les enfants d’agriculteurs ne reprennent pas le flambeau et la plupart de ceux qui conservent l’exploitation familiale le font en complément d’un travail à l’extérieur du village.
•Les années 2000 ont vu disparaître un nombre important de ces exploitations. Ceci est dû aux contraintes de toutes sortes, autour de cette activité. 

 

 

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